Une maison inachevée
L’immeuble censé réunir les deux fédérations professionnelles, conçu gratuitement par l’architecte Wassim Ben Mahmoud, comprend cinq étages, dont deux initialement destinés à être loués à l’ONTT ; actuellement, celui-ci paierait 4 millions de dinars annuels en loyers.
L’arrêt du chantier de la “Maison du Tourisme” alimenterait les tensions actuelles entre le ministère du Tourisme et les fédérations professionnelles. En effet, l’histoire de ce projet est celle d’une promesse de subvention faite par l’ancien président Ben Ali, et que l’actuel gouvernement ne semble pas pressé d’honorer.
Tout commence en 2009 avec la mise à la disposition de la FTH du terrain situé au Centre Urbain Nord. L’installation dans cette zone où se trouvent des banques et d’autres entreprises connues a valorisé le terrain, et a suscité, semble-t-il, la convoitise de gens proches du pouvoir.
A l’époque, pour couper court à ces convoitises, le président de la FTH décide de « rendre le projet irréversible » en commençant sa réalisation sur la base d’un financement où les fonds propres représentaient 40% du total. Voyant qu’au même moment, l’UTICA et d’autres organismes ont bénéficié de subventions de l’Etat pour construire leur nouveau siège, la FTH en fait la demande au même titre que les autres organisations patronales. C’est ainsi que Mohamed Belajouza, président de la FTH, fut reçu par l’ancien chef de l’Etat en présence du Premier Ministre et de son ministre du Tourisme. Et c’est lors de cette réunion que le chef de l’Etat avait donné ses instructions pour octroyer une subvention de 2 millions de dinars à la FTH, en complément des fonds propres apportés.
Plus que ça : le chef de l’Etat avait donné des instructions pour rendre la FTH propriétaire du terrain afin de faciliter l’obtention des crédits bancaires complétant le financement.
Devant de tels engagements de la part du Président de la République, M. Belajouza déclare avoir « pris pour acquis l’octroi de la subvention ». Et c’est ainsi que l’ancien siège de la FTH fut vendu et, en association avec la FTAV, la somme de 1,2 millions de dinars a pu être rassemblée pour débuter les travaux. Des travaux qui se sont arrêtés net avec la Révolution.
Depuis, la FTH est restée sans nouvelles concernant la fameuse subvention. Pire, la Fédération s’est vu retirer les versements des cotisations patronales dont elle commençait à bénéficier avant la Révolution.
La continuité de l’Etat ne semble donc pas valable pour les fédérations du Tourisme.