On tente de tenir en Tunisie et on se développe au Maghreb et en Afrique de l’Ouest
Où en êtes-vous de vos projets en Tunisie ? Comment subissez-vous la crise actuelle ?
Christian Antoine
Au niveau opération à part nos deux hôtels de Djerba, nous maintenons l’ouverture du Radisson Hammamet prévue pour la saison, nous attendons notre projet de Radisson Tunis à Lafayette. Actuellement, les deux unités de Djerba sont soutenues grâce au groupe UTIC propriétaire des deux hôtels qui soutient le cash flow car surtout durant l’hiver et depuis la révolution l’occupation est très faible. Cela fait deux ans que ça dure ; et il va falloir prendre une décision à propos de la politique du tourisme pour Djerba car nous résisterons difficilement à une troisième mauvaise année. En tant que chaîne internationale, nous avons un plan de développement ambitieux au Maghreb et en Afrique. Nous avions choisi de lancer ce plan à partir de la Tunisie, une destination qui avait beaucoup d’atouts dont la principale était la stabilité. Mais maintenant, on ne sait pas si on peut qualifier la Tunisie de « pays stable »… Malgré notre attachement à la Tunisie, nos projets se poursuivent aujourd’hui au Maghreb et en Afrique. La stratégie touristique actuelle en Tunisie est peu claire et l’on a l’impression qu’on veut freiner ce secteur. La dernière mauvaise nouvelle est celle des taxes sur l’alcool.
Sur Djerba, comment gérez-vous cette crise ?
Christian Antoine
Comme je viens de le dire, sur Djerba, en ce début d’année 2013 nous travaillons en sous production. Même si notre partenaire UTIC est un groupe solide, aucune entreprise ne doit travailler en sous production indéfiniment. Pourtant Djerba est facile à commercialiser, à condition d’ouvrir le ciel. Seulement on constate que sur ce plan rien ne change, le monopole de Tunisair est toujours en vigueur. Car il faut bien comprendre la spécificité de Djerba qui, contrairement à Tunis, dépend du charter et donc des TO. Or beaucoup d’entre eux ont, par peur des effets de la révolution, transféré leurs vols sur d’autres destinations en Méditerranée notamment la Turquie. On aurait pu limiter les dégâts et se battre pour améliorer notre occupation s’il y avait cette ouverture du ciel, d’autant plus que Djerba est vraiment un paradis calme, serein et propice au tourisme.
En ce qui nous concerne, nous étions en discussion avec différents « low cost » en 2010 pour des vols réguliers deux fois par semaine depuis les principales capitales européennes notamment la Suisse. Pour information, 40% des vols sur le Maroc sont des « low cost ». Nous pouvons surmonter ces difficultés si nous ouvrons le ciel sur Djerba tout d’abord car nous avons la capacité hôtelière avec plus d’une centaine d’hôtels.