Nomination
Maher Guetary est nommé directeur Commercial et Marketing de la chaîne Laico Hotels. Ancien de Sol Melia où il a effectué l’essentiel de sa carrière à ce même poste, M. Guetary officiait depuis trois ans en tant que consultant internet.
Maher Guetary est nommé directeur Commercial et Marketing de la chaîne Laico Hotels. Ancien de Sol Melia où il a effectué l’essentiel de sa carrière à ce même poste, M. Guetary officiait depuis trois ans en tant que consultant internet.
Le dire, c’est bien ; le faire, c’est mieux. Partant de ce principe, la direction de l’hôtel Golden Tulip Carthage a pris l’initiative de mobiliser son personnel (y compris les cadres et à leur tête Ghassen Jana, Directeur Général) pour une journée de nettoyage des environs de l’hôtel qui s’est déroulée le samedi 25 mai. Pour cette belle initiative, l’hôtel a pu bénéficier du soutien de la municipalité qui a envoyé des hommes et du matériel en renfort.
Ne lui dites pas qu’il est nahdaoui : il vous parlerait de son père et de l’éducation traditionnelle qu’il lui a transmise. Un père qui a dû vendre une partie de son héritage pour financer les études de ses fils et filles, et pour qui la seule “distraction” quotidienne autorisée pour ses enfants était les dessins animés et… les “directives présidentielles” de Bourguiba, juste avant le journal du soir. En somme, Jamel Gamra se décrit comme un Tunisien ordinaire. Sans grand risque de se tromper, on pourrait le classer, à l’issue de cet entretien qu’il nous a accordé, parmi cette frange qu’on dit minoritaire au sein d’Ennahda et qui croit que l’islamisme au pouvoir n’est que la continuité de la Tunisie d’antan.
Votre adhésion aux thèses des professionnels du secteur, vos déclarations, notamment contre les réunions des salafistes dans les lieux touristiques… cela a de quoi surprendre de la part d’un ministre d’Ennahda. Que cache ce “sans faute médiatique” ? Où est la faille, monsieur le Ministre ?
Jamel Gamra
La question est directe et ma réponse le sera aussi. Je ne suis pas un politique. Je suis issu d’une famille conservatrice et je suis mu par les valeurs de cette éducation traditionnelle ; mon idéal, c’est peut-être mon défunt père qui a reçu le prix du “Père exemplaire”. Mon intention est de gérer ce ministère avec le pragmatisme du chef d’entreprise que j’étais.
Permettez-moi de poser ma question autrement. Cette manière que vous avez de chercher à faire plaisir aux professionnels en déclarant, par exemple, que l’AMC est un projet virtuel – alors qu’il ne l’est pas – ou de dire que la taxe de 2 dinars pourrait être réaménagée comme le veulent les hôteliers… N’est-ce pas une manière pour vous, et donc pour Ennahda, de gagner du temps ? N’est-ce pas purement électoraliste ?
Jamel Gamra
Récemment, le secrétaire général de l’OMT me répétait des propos que lui a tenus M. Hamadi Jebali concernant le tourisme ; il lui disait : « Je ne vois pas un gouvernement se passer d’un secteur qui fait vivre un cinquième de la population et qui pèse tant dans l’économie nationale ». C’est ma position et celle d’Ennahda. Quand j’ai pris position contre les réunions salafistes à Hammamet, j’ai bénéficié ensuite du soutien inconditionnel de M. Ali Larayedh. Dans mon esprit, les intérêts du tourisme relèvent de l’intérêt du pays, et il en est de même au sein de tout le gouvernement.
Ceci dit, et concernant l’AMC, le mot « virtuel » était peut-être exagéré de ma part. Mais il n’empêche qu’en arrivant au ministère, je n’ai rien trouvé dans les dossiers de ce qui se racontait dans la presse, comme la cession d’hôtels à des groupes de tel ou tel pays. Cependant, l’importance de ce dossier m’a poussé à demander une entrevue, que j’aurai prochainement, avec le gouverneur de la Banque Centrale et le ministre des Finances pour voir ce qu’il en est exactement et trouver les solutions qui conviennent le mieux aux intérêts de notre économie.
Le ministre Jamel Gamra avec notre rédacteur en chef Lotfi Mansour.
Quelles pourraient être ces solutions ? Un traitement “au cas par cas” pourrait-il être envisagé ?
Jamel Gamra
Le traitement de ce dossier ne pourrait se faire qu’au cas par cas, l’objectif est de sauver le plus grand nombre d’unités.
Lors de la dernière assemblée de la FTH, vous avez parlé d’une triple restructuration au niveau du secteur : celle de l’offre touristique, celle de l’administration et, enfin, celle des organisations professionnelles. A ce propos, permettez-moi de vous poser une triple question :
1) la désastreuse manière avec laquelle s’est déroulée la dernière élection à la FTH a débouché sur des démissions en masse et des procès, et mènerait vers l’arrimage de la FTH à l’UTICA, souhaité par la nouvelle équipe. Est-ce que ce sont là des changements de nature à vous satisfaire, vont-ils dans le sens de la restructuration que vous évoquiez ?
2) La restructuration de l’ONTT est attendue depuis une vingtaine d’années, mais il semble que dans ce domaine “plus on en parle, moins on en fait”. On disait que Ben Ali ne voulait pas payer le prix politique et social d’une réforme qui impliquerait de “dégraisser” ce “mammouth” de 1 400 fonctionnaires. Qu’en est-il pour votre gouvernement ?
3) Concernant l’offre, au moment où nos principaux produits de diversification (thalasso, MICE, golf) perdent une grande partie de leur clientèle, vous parlez de « transformer les niches en véritables marchés ». Comment comptez-vous y arriver, avec quels budgets et quelles structures ?
Jamel Gamra
Concernant les professionnels, ma seule conviction est qu’ils sont indispensables pour l’avancement du secteur. En un mot, rien ne pourra se faire sans eux. Les exclure des décisions serait la meilleure façon de détruire le secteur. Dans ce cadre, j’ai besoin d’une profession forte et représentative ; peu importe qu’elle soit avec l’UTICA ou pas, l’essentiel est quelle soit forte et unie. La multiplication des fédérations ne pourrait que marginaliser le secteur. Cette conviction me vient de mon expérience à la tête de l’UTICA à Sousse, où le manque de représentativité de certaines professions empêchait l’avancement des dossiers. En cela, le travail fourni jusque-là par la FTH et la FTAV m’a agréablement surpris. J’ai trouvé que les présidents de ces fédérations étaient dynamiques, réactifs et d’une grande disponibilité. Monsieur Belajouza, par exemple, était partant, malgré son âge, pour des visites en commun même tôt le matin ou tard le soir, et je garde une excellente impression de la courte expérience de collaboration avec lui. Ceci n’empêche pas que les rapports entre les différents intervenants appellent à être revus pour définir les périmètres de chaque métier et éviter les conflits qu’on peut observer maintenant. C’est le chantier du Code de Tourisme, qu’il faudrait commencer en capitalisant sur le travail effectué auparavant.
Concernant les deux autres volets de votre question, j’estime que je suis chanceux puisque je trouve une stratégie prête à l’exécution et dont l’orientation générale me satisfait. Même si je reste persuadé que la définition du tourisme qui y figure devrait être élargie, par exemple, à la culture et à l’artisanat. Le tourisme ne peut plus se restreindre à l’hôtellerie et aux agences de voyages.
Partant du principe que ce secteur est essentiel pour notre pays, on devrait le sécuriser en l’enrichissant et, à plus long terme, en améliorant sa perception par le Tunisien. Cependant, il est évident que je suis contraint aujourd’hui de me consacrer d’abord à la réussite de la saison et aux dossiers urgents. Parmi ceux-ci figurent justement les nominations au sein de l’ONTT : je suis en train de les traiter aujourd’hui même (il montre un dossier portant la mention “Nominations ONTT”, ndlr). A ce sujet, je n’ai pas l’intention de “dégraisser” comme vous dites, mais de renforcer les postes qui le nécessitent. Je ne suis pas là pour désorganiser l’Office.
Concernant les produits de diversification, avez-vous procédé à de nouveaux arbitrages budgétaires en faveur de ces produits ?
Jamel Gamra
Comme je l’ai dit, ma priorité est de sauver la saison. C’est dans ce sens que je suis intervenu pour débloquer un budget pour la propreté des régions touristiques. Pour Djerba, par exemple, il a fallu traiter le problème urgent mais aussi penser à sa résolution à long terme. Elle est déjà engagée avec un appel d’offres international prévu dans les mois qui viennent, et dont l’objectif est de faire de Djerba une “île écologique”. L’ensemble de ce projet durera deux années pour un budget global de 16 millions d’euros.
En attendant cela, nous avons dû trouver des solutions d’urgence pour le traitement des déchets sur l’île. Nous sommes allés jusqu’à financer nous-mêmes un tronçon de route de quatre kilomètres car les habitants en avaient fait un préalable à l’acceptation des solutions proposées.
Aujourd’hui, nous suivons les quantités de déchets dans les diverses régions à travers un tableau de bord quotidien établi au niveau du ministère de l’Intérieur. C’est ainsi, par exemple, qu’on s’est aperçu la semaine dernière que les quantités de déchets non traités ont augmenté à Sousse. Renseignement pris, il s’est avéré qu’il y avait un problème avec un sous-traitant et nous avons dû renforcer les moyens de la région pour palier ce problème.
Une dernière question vous concernant. N’êtes-vous pas tenté, comme vos prédécesseurs, de mettre en avant, pour des raisons politiciennes, les entrées de touristes plutôt que les recettes ? C’est ce que vous venez de faire à l’Assemblée de la FTH en annonçant une augmentation des entrées françaises, qui portait sur une seule semaine…
Jamel Gamra
Si j’étais politicien, je n’aurais pas annoncé un objectif de sept millions de touristes mais un chiffre plus bas et plus facile à atteindre. Mon but est de mobiliser les acteurs du tourisme, et il me semble qu’un objectif chiffré sert ce but. Cependant, je crois que j’ai souvent associé cet objectif d’entrées avec un autre pour les recettes qui est de 3,4 milliards. Je le considère comme un objectif réalisable.
C’est avec son habituelle hospitalité que Djerba a accueilli, du 26 au 29 de ce mois de mai, 65 journalistes algériens à l’hôtel Park Inn. Les journalistes ont pu profiter d’un bref séjour sur l’île après un rallye, à l’initiative de la Fédération algérienne des sports mécaniques et avec la collaboration de l’Office national du tourisme. Ils sont partis avec leurs propres voitures d’Alger en passant par Tipasa et le Sud-Ouest tunisien pour finir en beauté leur visite à Djerba… Un évènement qui a pour objectif de promouvoir le marché touristique tunisien en Algérie en vue d’inciter nos voisins de l’ouest à visiter le pays et à dynamiser la demande sur Djerba. Ceci n’est pas une première. Un éductour a déjà été organisé sur l’île pour des journalistes et des représentants d’agences de voyages algériens au mois de mars de l’année dernière.
Cette année, la Tunisie a participé au Salon international du tourisme et des voyages d’Algérie, tenu à Alger en mai, et un groupe de 40 agents de voyage et journalistes a tenu un workshop sur la région de Hammamet Sousse du 25 au 29 avril. Une campagne de promotion du tourisme tunisien en Algérie est diffusée en ce moment avec une large couverture médiatique.
YM
Radhouane Ben Salah a été élu président de la FTH avec 15 voix, contre 14 pour Afif Kchouk. Ce dernier ayant, à son insu, servi de lièvre au premier qui ne s’est déclaré qu’à l’approche de la ligne d’arrivée, soit après l’élection du Bureau National le 14 mai. Sur fond de querelles personnelles, cette élection aura été l’une des pires de la fédération hôtelière. Elle débouche sur la démission de quelques-unes de ses figures historiques comme Mounir Ben Miled, Mohamed Belajouza ou Hamouda Ben Ghachem. Sans parler du procès intenté par Bechir Miled contestant la qualité de « membre actif » à Radhouane Ben Salah, puisqu’il n’assurerait pas « directement l’exploitation d’un établissement hôtelier » comme le stipule l’article 8 du règlement interne de la FTH.
Certains se mobilisent déjà contre ce qu’ils appellent « l’arrimage de la FTH à l’UTICA », en référence à l’ouverture affichée de la nouvelle équipe à « une collaboration avec l’UTICA », comme nous l’a précisé R. Ben Salah. Mais celui-ci insiste sur le fait que sa « priorité reste l’Union des Métiers du Tourisme » dont il veut hâter la création, contrairement aux craintes de certains.
De son côté, Naceur Jeljeli, président du Conseil des Fédérations au sein de l’UTICA, nous précise que la collaboration entre la FTH/FTAV et l’UTICA n’induirait pas la dilution des unes dans l’autre. « Je propose, renchérit-il, que ces fédérations gardent, à l’instar de la FTUSA (fédérations des société d’assurance) leurs propres statuts et règlements internes. Le rassemblement avec l’UTICA servirait les grands dossiers transversaux à toutes les entreprises comme la fiscalité, les négociations salariales ou la politique de change avec la BCT. » Débat à suivre…
Eclipse… Le 50ème anniversaire de l’Union Africaine (ex-OUA) a donné lieu à une polémique dont seuls les Tunisiens ont le secret : le portrait de Bourguiba ne figurait pas parmi ceux des chefs fondateurs de l’organisation africaine, pour cause, semble-t-il, de lenteur de la part de notre ministère des Affaires étrangères à fournir le dit portrait. Finalement, l’éclipse du portrait n’a pas duré trop longtemps et le « despote éclairé » a retrouvé la place qui lui revient. Morale de l’histoire : il est vain d’essayer de cacher le soleil par un tamis, comme le dit si bien le dicton tunisien.
Retrouvez dans Le Tourisme n°17 du 1er juin 2013 :
– un entretien avec Jamel Gamra, ministre du Tourisme : « La dette sera traitée au cas par cas »
– un dossier Management sur la performance commerciale en hôtellerie : « Les outils anti-crise »
– une tribune de Béchir Miled, pdg de la chaîne Houda : « Pour que nos décisions cessent d’être des slogans »
– un dossier « Golf en Tunisie : un potentiel négligé »
– et nos rubriques Actualité, Arrêt sur images, Politique et société.
L’exposition “Le Jeune homme de Byrsa” a ouvert samedi 18 mai au Musée du Patrimoine traditionnel de Djerba, à Houmt-Souk. On peut y voir le squelette de ce jeune Carthaginois, le matériel funéraire de sa tombe ainsi que son mannequin reconstitué scientifiquement par dermoplastie.
Cette exposition avait rencontré un succès exceptionnel auprès des Tunisiens lors de sa première présentation à Carthage, en 2010.
Le musée du Bardo a 125 ans et sort son album souvenir : 54 clichés montrant ses différents états de 1881 à 1915. L’occasion de découvrir qu’avant la création du musée, le palais du Bardo était en partie en ruines, et qu’il a fallu mettre à contribution de nombreux artisans pour reconstituer ses décors de plâtre ciselé et ses plafonds peints avant d’y placer les premières collections.
Les photos proviennent pour partie des plaques de verre conservées dans les archives du musée, et pour une autre partie du fonds Poinssot spécialement mis à disposition par l’INHA à Paris. L’exposition a été inaugurée le 15 mai 2013 en présence du ministre de la Culture et de l’Ambassadeur de France.
Jusqu’au 7 juillet, à l’espace d’expositions temporaires du Musée.
Profitant de l’Assemblée Générale Ordinaire de la FTH qui s’est tenue hier à Tunis, le ministre du Tourisme a remis sur la table des négociations le projet de société de gestion d’actifs ainsi que la taxe de 2 dinars par nuitée. D’autre part, le vote pour le nouveau Conseil National a révélé le grand soutien dont bénéficie la candidature de Radhouane Ben Salah (ex-président de la FTH), arrivé en tête parmi les 10 nouveaux membres avec 97 voix. L’élection du nouveau président de la FTH aura lieu le samedi 18 mai à l’hôtel Majestic.
C’était une AGO exceptionnelle, notamment par les organismes présents dont l’UTICA, représentée par son vice-président Khalil Ghariani et par Naceur Jeljeli (président des Fédérations) et l’UGTT en la personne de son Secrétaire général adjoint Kamel Saad.
Le ministre du Tourisme a profité de cette réunion pour délivrer deux messages nouveaux et importants. A propos de l’AMC (Assets Management Company), il s’est déclaré prêt à débattre avec les professionnels du problème de l’endettement en dépassant les polémiques. Jamel Gamra affirme n’avoir rien trouvé concernant ce projet dans les dossiers du ministère, le qualifiant de ce fait de « projet virtuel ».
En écho à cette déclaration, Kamel Saad a tenu à rappeler que l’UGTT ne permettra pas de brader nos hôtels endettés au profit d’investisseurs étrangers et qu’elle soutiendra l’option d’investisseurs nationaux.
Concernant la taxe de deux dinars par nuitée, le ministre se dit ouvert pour en débattre avec les professionnels, car, résume-t-il, « cette taxe fait l’unanimité pour son instauration mais rencontre des oppositions pour son mode de prélèvement ».
Enfin, Jamel Gamra a profité de cette AGO pour annoncer que la propriété du terrain de la Maison du Tourisme sera octroyée à la future Union Tunisienne des Métiers du Tourisme (UTMT) dès que celle-ci sera créée. Une déclaration qui met fin à deux années de polémique entre la FTH et le gouvernement. La réalisation de l’UTMT, dont le projet de statuts a été approuvé par le conseil de la FTH et celui de la FTAV, constituera une des réalisations principales du bureau sortant.