Entretien avec A. Labassi : «Vincci se maintient en Tunisie»
Abdennaceur Labassi, Délégué Général de Vincci Tunisie depuis le début de ce mois, lève toute équivoque sur les intentions de la chaîne espagnole suite à notre article annonçant son départ probable de Tunisie.
Au mois de juillet, une lettre de suspension des loyers a été envoyée aux propriétaires de vos hôtels. Où en êtes-vous aujourd’hui ? Vos contrats de location seront-ils renouvelés à leur terme ?
Abdennaceur Labassi
Cette lettre a effectivement envenimé nos relations avec les propriétaires. Il faut dire que ses termes ne correspondaient pas à la bonne image dont jouit la chaîne en Tunisie, ni aux bonnes relations que nous avons avec nos partenaires hôteliers. Vincci Hotels n’a pas de problème d’image avec la Tunisie : rappelons que la marque Vincci a vu le jour en même temps en Tunisie et en Espagne, en 2001. Dans ce sens, nous sommes aussi tunisiens qu’espagnols.
Vincci n’a pas non plus de problème de développement, puisque nous en sommes aujourd’hui à plus de 35 hôtels en Europe avec un rythme de deux ou trois nouveaux hôtels chaque année. Notre problème résidait dans la chute brutale de la fréquentation après l’attentat de Sousse, et après des années de vaches maigres consécutives à la révolution.
La lettre que vous évoquez, qui a semé le doute et laissé penser à un changement d’attitude de notre part, exprimait davantage l’avis des avocats que la pensée des gestionnaires. Heureusement, le dialogue a repris avec les propriétaires, et il ne s’agit pas seulement de renouvellement puisque certains contrats courent jusqu’à 2020. Avec les propriétaires, nous partageons aujourd’hui une même vision de la situation et des difficultés à affronter.
Plus concrètement, quels sont les hôtels dont les contrats ne seront pas renouvelés ?
Il est vrai qu’un ou deux contrats ne seront pas renouvelés, comme celui de Lella Baya (fin de contrat en janvier 2016, ndlr). Nous discutons encore avec Tej Sultan. Avec les autres hôtels, nous avons pu trouver un terrain d’entente pour un partage des risques sur les années 2015 et 2016, et pour ainsi perpétuer notre partenariat malgré la mauvaise conjoncture.
Dans un communiqué que vous avez diffusé avant-hier, vous parlez de développement. Est-ce à dire que vous envisagez encore de prendre des hôtels en location, ou pensez-vous à des contrats de gestion pour compte ?
Notre souci des derniers jours était le maintien de Vincci Hotels en Tunisie, et c’est désormais une chose acquise. Non seulement Vincci se maintient, mais la direction commerciale des resorts espagnols reste à Tunis avec Mohamed Ellouze. Il nous reste maintenant à finaliser nos accords avec nos partenaires hôteliers sur la base d’un partage des risques, et dans la perspective d’un début de reprise de la destination en 2017 ; car nous nous attendons à une saison 2016 encore difficile.
Dans ce contexte, nous n’envisageons pas de location dans l’immédiat. La conjoncture ne s’y prête pas. Notre priorité est de rétablir la confiance avec nos partenaires actuels pour repartir d’un bon pied, et ensuite de rechercher de nouveaux partenaires avec lesquels nous envisagerons la gestion pour compte.
Propos recueillis par Lotfi Mansour