Plus de deux mois après le début de la crise du Covid19, les entreprises du tourisme vivotent de promesses qui ne feront qu’attendre. Comme des naufragés, ils s’accrochent à l’épave qu’est devenu leur secteur ; des naufragés aux poings liés puisqu’ils ne peuvent répondre aux questions que leur poseront inéluctablement les tour operators, les agences de voyages et les clients locaux : quand est-ce que vous ouvrez vos hôtels ? Quand est-ce que vous ouvrez votre espace aérien ? Quand est-ce que vous informez sur votre protocole sanitaire ? Est-ce que votre gouvernement est en train de négocier des “pactes de réciprocité” comme le font l’Italie, l’Espagne, la France et l’Allemagne ? Et si oui, avec qui ?
Aucune réponse à ces questions, ni même à celle du début de l’autorisation de déplacement entre régions du pays ; ni à celle de savoir s’il y aura un plan pour le tourisme local ; ni même concernant le fameux fonds de garantie de 500 millions qui ne sera, en l’absence de mesures de relance de l’activité, qu’un boulet de plus aux pieds des entreprises qui couleront ainsi plus rapidement. Sinon, à quoi cela rime d’octroyer des crédits (même à taux bonifié) pour des entreprises à l’arrêt ou avec si peu d’activité, et dont on augmente tous les coûts d’exploitation ?
A toutes ces questions, le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat répond par des promesses qui n’engagent que ceux qui les croient, des webinars à mourir d’ennui, des réunions avec son homologue des Finances qui n’aboutissent apparemment pas encore à des décisions, et des photos bien léchées avec ses équipes, avec des ambassadeurs, et mêmes des éboueurs.
Est-ce seulement à ça que s’occupe notre Ministre, ou doit-on donner du crédit aux rumeurs… ?
Lotfi Mansour