Changement de gouvernement : qu’en pensent FTH et FTAV ?
Si elles ne disent mot, elles n’en pensent pas moins. Au sujet du futur changement à la tête du ministère du Tourisme, les fédérations professionnelles (FTH et FTAV) ont choisi la discrétion pour promouvoir leurs points de vue.
C’est ainsi que la FTH a choisi d’écrire directement au chef de gouvernement désigné, Mehdi Jomaa, pour établir un portrait-robot du futur ministre. Celui-ci est décrit comme hautement compétent et connaissant les rouages de l’administration du tourisme ; « capable, poursuit la FTH, d’être opérationnel dès le premier jour ».
Nous avons demandé à Radhouane Ben Salah, président de la FTH, si ce portrait n’était pas celui de l’actuel Directeur Général de l’ONTT, Habib Ammar. Il préfère nous retourner la question : « Pas seulement, mais pourquoi pas lui ? » De fait, à la FTH, on semble plus soucieux de la reprise rapide du secteur, y compris, affirme R. Ben Salah, en laissant en poste l’actuel ministre « sauf si l’option de changer tous les ministres est maintenue ».
Pour le président de la FTAV, Mohamed Ali Toumi, la qualité primordiale à rechercher chez le futur candidat est « la connaissance du secteur et non pas celle de l’administration ». Et bien entendu l’indépendance, allant jusqu’à affirmer que les candidats au poste de Ministre du Tourisme qui se feraient adouber par tel ou tel lobby en dehors du secteur signeraient d’avance leur échec, car il leur manquerait toujours l’essentiel, à savoir le soutien des cadres de l’administration et des professionnels.
Malgré cette légère divergence sur le profil du futur ministre, les deux fédérations se rejoignent dans le rejet d’une fusion entre le Tourisme et un autre ministère. Pour la FTH, une telle fusion doit rester un dernier recours et se faire avec la Culture et l’Environnement. Pour M. A. Toumi, la seule fusion valable serait entre Tourisme et Culture mais ne doit s’envisager qu’à moyen et long terme : « Les mois qui nous séparent des élections doivent être consacrés aux urgences de chaque ministère et non aux problèmes d’intendance qui seraient créés par une fusion ».
Malgré les noms de candidats qui fusent de partout, une chose est sûre : la FTH ne soutient aucune candidature d’hôteliers. « Les hôteliers doivent s’occuper d’hôtellerie », tranche R. Ben Salah. Quant à la FTAV, son président regrette de n’avoir pas pu soutenir une candidature commune aux deux fédérations… L’union entre les deux fédérations est aussi un projet à moyen et long terme.
L.M.