J'aime, je n'aime pas…

Saint-Valentin oblige, nous republions l’édito en forme de déclaration d’amour que nous écrivions en 1998 dans le magazine Profession Tourisme. Et qui reste (presque) toujours d’actualité… à part quelques détails comme la disparition de Couleurs Locales, de Républic Tours, de Sprintours et du Tunis Convention Bureau. C’est dire si le tourisme tunisien a avancé.

Etats d’âme

par Lotfi Mansour

J’aime…

J’aime nos progressions à deux chiffres sur certains marchés, surtout quand elles se répètent plusieurs années de suite. J’aime le rôle que joue le tourisme dans l’économie nationale. J’aime le travail de fourmi qu’effectuent quelques représentants de l’ONTT. J’aime la passion qu’ont certains professionnels pour le secteur et pour leur métier, j’aime autant leurs coups de gueule que leurs coups de maître. J’aime voir travailler le bataillon de jeunes et de moins jeunes commerciaux et directeurs des hôtels et des agences. J’aime les Couleurs Locales, Républic Tours, Air Marin, Sprintours et autres TO tunisiens qui n’ont rien à envier à leurs confrères européens. J’aime par-dessus tout Tunisair, j’aime Nouvelair comme j’aime par anticipation ce que sera Tuninter. J’aime le projet d’aéroport à Enfidha comme j’aime le nouveau visage de l’aéroport de Tunis. J’aime nos banques quand elles s’investissent à Hammamet Sud, à Tabarka ou à Kerkennah. J’aime nos 25 centrales d’épuration de l’eau, nos routes et autoroutes. J’aime l’AFT et l’Agence nationale de protection du littoral. J’aime nos régions et nos paysages comme j’aime la lumière qui les baigne et les rend uniques au monde, j’aime tout ce qui me fait aimer la Tunisie et la fait aimer à nos hôtes et à nos partenaires.

Je n’aime pas…

Je n’aime pas les marchandages et querelles autour du montant du Fonds de compétitivité ; je n’aime pas non plus l’absence de critères clairs pour la répartition du budget de promotion sur les différents marchés. Je n’aime pas par avance la polémique que nous aurons sur les nouvelles normes hôtelières. Je n’aime pas la faiblesse du taux moyen d’occupation dans l’hôtellerie. Je n’aime pas les super taxes appliquées aux boissons alcoolisées dans nos hôtels. Je n’aime pas l’Observatoire du tourisme quand il garde pour lui le résultat de ses observations. Je n’aime pas qu’on confonde le marketing avec les dîners gala. Je n’aime pas trop le all inclusive et encore moins le time share. Je n’aime pas notre image de destination “bon marché ”. Je déteste les tour operators low cost comme je hais les hôtels low quality. Je n’aime pas qu’un seul TO détienne sur son marché 50% des départs sur la Tunisie. Je n’aime pas le manque de liaisons aériennes sur Tabarka et sur Tozeur. Je n’aime pas le Conseil supérieur de la chasse. Je n’aime pas l’état actuel de l’Institut supérieur de Sidi Dhrif. Je n’aime pas que le Tunis Convention Bureau soit dirigé par un cadre de l’ONTT, fût-il excellent. Je n’aime pas le manque de moyens de la direction des nouveaux produits qui la fait ressembler à une coquille vide. Je n’aime pas la direction de la communication de l’ONTT ni le style de ses communiqués. Je n’aime pas trop nos stands à l’étranger et encore moins les dépliants d’hôtels qui s’y entassent. Je n’aime pas l’état dans lequel se trouvent les agences de voyages. Je n’aime pas l’absence de logo de la Tunisie en tant que destination. Et pour plaire au plus grand nombre, j’ajouterai que je n’aime pas trop cet édito ni ce numéro de Profession Tourisme.