C’est sous les fenêtres du Chef du Gouvernement que la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FI2T), présidée par Houssem Ben Azouz (photo ci-dessus) a choisi de manifester ce matin 4 juin autour de revendications que ses porte-paroles ont répétées inlassablement ces derniers jours, et même bien avant l’ensemble de mesures décidées par le ministère de tutelle.
Des revendications en tête desquelles on trouve le report des charges sociales et fiscales, que l’arrêt de l’activité ne permet pas d’honorer ; ce que résumait ce matin le slogan : « Habsa we tmarki » (à l’arrêt et le compteur marche).
Ce mouvement, annoncé depuis des jours, n’a semble-t-il pas décidé le Ministre du Tourisme à recevoir le Bureau de la Fédération pour désamorcer la colère de ses affiliés. Affiliés qui sont pourtant la pépinière du tourisme de demain, puisqu’ils sont nombreux à être actifs dans des niches de diversification (MICE, golf, sport, culture, bien-être, nature, tourisme médical…) et dans le tourisme durable.
La colère de ces entreprises est d’autant plus compréhensible que leurs segments d’activité ont été des plus sinistrés depuis 2011. En effet et, à titre d’exemple, pour les parcours de golf, on comptait en 2018 quelque 77 000 green-fees contre 215 000 en 2010. Il en est de même pour la thalasso ou le tourisme culturel.
Le secteur du MICE quant à lui vivote sur le marché local et peine à trouver un soupçon de sa vigueur d’avant 2010.
L’insuffisance des mesures d’aide annoncées par l’administration, et surtout la lenteur de leur mise en œuvre, condamnerait ces entreprises à la disparition, ce qui reviendrait à hypothéquer l’avenir du tourisme tunisien.
Lotfi Mansour